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Chronique de "Au nom de l'art"

  • Laurent Fabre
  • 27 sept. 2017
  • 7 min de lecture

Au nom de l'art de Cédric Veto est une nouvelle bombe littéraire dans le monde du thriller, à lire sans modération !!! Un grand moment de lecture ...

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Soraya est une jeune fille de 16 ans qui aime la vie, donne le meilleur d'elle-même sur les pistes d'athlétisme, se débrouille tant bien que mal à l'école. Elle vit avec sa mère et son petit frère, Noah. Pour compléter le tableau, son idylle naissant avec Julien est son petit jardin secret. Tout va voler en éclat, un soir. Toute la famille est enlevée par des inconnus. C'est le début d'un long et douloureux cauchemar ...

------------------------------------------------------------------------------------------------------ Attention chef d'oeuvre en vue, oyez, oyez braves gens, attachez bien votre ceinture, prévoyez une longue et éprouvante soirée, une bulle d'oxygène à portée de main, vous allez en avoir bien besoin dans ce thriller de haute volée, mitonné avec tout le talent indiscutable et indiscuté de Cetro, qui vous emmènera trés trés loin dans les pires ignonimies de l'espèce humaine. Après avoir littéralement adoré les lectures de Abîme et Eveil (chroniques sur ma page FB), j'avais hâte de lire de nouveau Cetro avec Au nom de l'art. De retrouver surtout ce style unique, singulier fait dans une certaine urgence, c'est haletant, 120 battements à la minutes (la moyenne étant de 70), dès le premier mot "Courir ...", la narration vous harponne, vous retiendra tout le long d'un récit intense, dense avec toutes les palettes d'émotions possibles, vous allez vivre une histoire qui va vous donner le grand frisson, comme dans une immense spirale infernale, vous allez apprendre ce que c'est d'avoir peur, la vraie peur, de celle qui vous remue sérieusement les tripes et vous met mal à l'aise, vous positionner dans une posture des plus inconfortables.

Une écriture fluide, généreuse, percutante, l'art de maîtriser l'oxymore et d'injecter des formules ironiques pour soulager ou d'alléger quelque peu la lecture, les mots se délectent, se tordent, se noient, virevoltent, giclent, tantôt se font suave, tantôt de manière brute suivant la progression de l'histoire, une narration dynamique qui souffle le froid et le chaud sans discontinuer, un voyage dans l'horreur qui fige les victimes dans un espace-temps, cloisonné dans une zone restreinte, le lecteur est accaparé, serré comme dans un étau, l'auteur ne ralentit pour ainsi dire jamais le rythme, ni le tempo, les chapitres s'enchaînent rendant une lecture des plus addictives, la manivelle continue de tourner encore et toujours afin de resserrer encore plus l'intrigue, les personnages principaux en prennent pour leur grade, l'alternance entre les protagonistes à la troisième personne donne le sentiment de dérouler sous les yeux des scènes comme un spectateur assiste à une représentation, c'est à la fois une vision distanciée mais suffisamment proche pour emporter l'empathie à l'égard de certains personnages-clés, la proximité vis-à-vis d'eux s'accroît au fil du déroulement du récit, promiscuité oblige.

A commencer par Soraya, la protagoniste qui est l'incarnation de l'adolescente rebelle, mal dans sa peau, en lutte continuelle avec sa mère, une relation à la fois conflictuelle et complice, un paradoxe universelle. Chaque acte de rebellion démontré par les adolescent(e)s est souvent le fruit d'un mal-être, d'une volonté de se démarquer, de rechercher une main secourable ou de l'affection qui défaut par ailleurs (famille par exemple). Perdition, isolement, implosion, émancipation, solitude, injustice, l'école est un lieu d'apprentissage de la vie et souvent cruel pour certain(e)s, rémanences, traumatisme, souvenirs, mémoires ... A travers le personnage fort du livre, Soraya, j'ai éprouvé une admiration sans borne, développer une telle connivence avec elle, dans ses aptitudes, sa force combative, son courage et sa lutte pour sa liberté, son amour de la vie, de partager ses rêves éparses comme une intropection à fuir son environnement, une évasion onirique, ses espoirs, ses désillusions, il m'a été difficile de ne pas ressentir de l'attachement affectif, une émotion sensible à son égard, à s'améliorer, à se remettre en question, à douter, à trouver des solutions, à se rapprocher de personnes proches qu'elle n'avait pas crus jusqu'à alors ...

Leur enlèvement à tous les 3 (Soraya, la mère Evelyne et Noah) va les amener à reconsidérer leur position, à réviser leur opinion, à revisiter le passé, la fragilité de l'être humain dans toute son amplitude et surtout cette capacité à faire face à la réalité, vont-elles réussir à s'en sortir ? A trouver et à puiser dans leur dernière force morale et physique pour lutter contre la peur, à faire face à l'inconnu ? Le surnombre pourra-t-il suffir donner le change devant leur bourreau ? "Jusqu'où l'amour d'une mère peut-elle aller ?" Mode "survie" déclenché automatiquement.

Tous les personnages sont travaillés, y compris les kidnappeurs ou bourreaux, l'auteur ne se contente pas de survoler les états d'âme, les turpides, les sentiments qui animent chaque esprit, il y a comme un jeu du chat et de la souris, les victimes face à leurs agresseurs, force et faiblesse, briser, attaquer, défendre, la force commune, l'acte isolé face à la révolte collective, l'ambivalence et l'incertitude affichée de certains personnages devant des choix fatidiques et vitaux, la rédemption, tout y est précisement implémenté par l'auteur, c'est d'une justesse formelle indéniable, un pur régal de lecture !

La violence affichée à travers les scènes d'Au nom de l'art n'est que le reflet des limites imputables à l'humain, l'homme reste le prédateur ultime sur la Terre, depuis la nuit des temps, instinct primaire, envie bestiale, pulsions naturelles, assouvissement de besoins élémentaires indéfendables et condamnables, vous allez vivre certes des situations horribles, viscérales, la sauvagerie à son paroxysme, la vacuité et l'ambiguïté de certains personnages, le "frisson ultime", "l'interdit extrême" va vous clouer au pilori, vous transporter dans une zone d'inconfort sous-jacente et permanente mais chez Cetro, ce n'est jamais de la violence gratuite, ni complaisante, il est important de préciser, même si la présentation du livre chez un certain site marchand annonce "Texte susceptible de choquer . À déconseiller aux âmes sensibles". Le monde est violent, les gens sont violents, faut-il fermer les yeux devant certaines dérives, déviances, une forme d'inhumanité absolue, la déchéance de l'esprit humain dans ce qu'elle a de plus abject, d'indicible, d'impensable, l'horreur absolue, le mal à l'état pur, l'abomination, c'est cru et dur, cela existe. J'avais eu une discussion à ce sujet avec des collègues de bureau, faut-il montrer un peu, beaucoup la violence à travers les films, les livres ? Jusqu'où un écrivain peut-il aller pour pousser le lectorat dans ses derniers retranchements, à lui faire saisir l'ampleur de l'ignonimie chez l'être humain ? Opinions partagées, personnellement il n'est pas utile de pousser le bouchon trop loin et Cetro l'a bien cernée, cette limité ou point de non-retour, il n'en rajoute dans les détails scabreux et inutiles, ce qui rend une lecture qui arrive à captiver et à la rendre à la portée de tout le monde, y compris pour les plus réfractaires ou récalcitrant devant certaine scènes dures et crues.

L'écriture de Cetro est empreint d'humanisme, de compassion et d'empathie à l'égard de ses personages, des scènes d'une tendresse déchirante et de douceur infinie peuvent jaillir au milieu d'immondices et de déchets parmi les plus vils, ce qui donne des soubresauts chez le lecteur, donner un sentiment de passer d'un extrême à l'autre en un battement de cil, l'impression de lire avec empressement, rapidement mais toujours ce rythme à deux vitesses qui montent à crescendo puis baisser d'un ou deux octaves, toujours dans cette limite de la résistance morale et physique, on souffre avec les personnages, leur mal-être est tangible, leur blessure béante crédible, l'auteur ne s'embarrasse de détails pour apporter encore plus d'authenticité et de cohérence à l'enchevêtrement de l'intrigue et à ses revirements incessants. Un thriller qui ne vous laissera certainement pas de marbre ou insensible. Pas de complaisance, ni condescendance, sans concession, un roman mené tambour battant, haletant, à 200 km/h, l'impression de vivre un film de 3 ou 4 heures, le temps de la lecture.

J'ai adoré ces petits clins d'oeil avec l'attribution donné à certains personnages importants du livre, je n'en dirai pas plus pour ne gâcher la surprise ...

Mon premier commenCe par la lettre C, Il y a du géniE dans mon dEuxième, mon général, Une nouvelle pépiTe de l'auto-édiTion pour mon troisième livre lu de l'auteur, 3 + 1 = 4 pour désigneR le prochain livRe qui sera le quatrième que je lirai, Au nom de la vie, la suite d'Au nom de l'art, Mon cinquième est que je souhaite bOnne chance et beaucoup de belles chOses avec sa nouvelle vie avec son éditeur, Nouvelles Plumes, Mon tout est un de mes préférés, en 5 lettres.

En conclusion, Au nom de l'art de Cédric Veto est un thriller comme je n'en attends pas moins, un chef d'oeuvre absolu du genre, terriblement addictif, d'une violence rare mais jamais gratuite, sans concession, brillant dans tous les sens du terme à savoir style narratif, personnages intenses, suspense, dénouement. En somme, Au nom de l'art représente la quintessence du thriller dans sa plus noble expression, le thriller avec un grand T. Chapeau l'artiste ! ❤️❤️❤️

Une nouvelle fois bluffé, l'auteur sait jouer de nos peurs les plus profondes et de notre instinct primaire, cette sensation viscéral pour nous emporter, nous emmener dans les profondeurs abyssales dans ce qu'il y a de pire dans la cruauté humaine. Et toujours cette touche humaine, empreint de délicatesse, d'empathie et de douceur dans un monde de brutes, dans cette fange d'esprits parmi les plus retors et ignobles de la Terre. Un des meilleurs livres jamais lu, un uppercut direct et dans la mâchoire et dans l'estomac, sans fard ou comment vivre une histoire de survivance absolue avec toute l'accointance morale et physique que cela pose. A noter qu'il existe une version censurée et non censurée.

La couverture donne le ton du livre, ce sera une lecture dure, brutale, âpre, étouffante !!!

Sans que cela soit une donnée pertinente dans mon retour et chronique ici présente (au risque de me répéter), je remercie Cetro de m'avoir offert ce livre, je tenais à le préciser.

PS : d'après les dernières informations délivrées sur FB, Au nom de l'art est l'avant-dernier livre de Cetro paru à ce jour. En attendant de lire sa suite, Au nom de la vie, l'auteur a annoncé qu'il partait vers de nouveaux horizons, une maison d'édition (Nouvelles Plumes) et vous savez quoi ? Je suivrai Cetro ici et ailleurs, sans sourciller, sans me poser la moindre question et surtout, j'ai envie de te dire, Cédric, bonne chance et bon vent, l'ami ! Merci de continuer encore à me faire rêver, à proposer des histoires qui m'ont, à chaque fois, permis de me surpasser dans la lecture, à aller au-delà du récit, à faire ressortir ce qu'il y a de pire mais surtout de meilleur chez l'être humain.

 
 
 

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