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Les nigauds à paris

  • 20 mars 2016
  • 4 min de lecture

Ce samedi 19 mars, date à marquer d'une pierre blanche, ce bouseux de Cetro s'est décidé à traîner sa couenne jusqu'à ce qui, pour lui, relève d'un autre univers, d'une autre galaxie: j'ai nommé, Paris, la capitale.

Attendu, pour ne pas dire hautement désiré, au salon du livre de cette même ville (ce seul mot suffirait d'ordinaire à hérisser le poil pourtant laineux de ce personnage peu recommandable), Cetro se livra donc ce jour à un exercice qu'il exècre: se lever très tôt.

Se tirer de la douce chaleur d'un lit accueillant à cinq heures du mat', équivaut pour lui à marcher sans préparation sur des braises ou sauter à l'élastique sans avoir pris le soin de s'attacher: c'est douloureux.

C'est donc d'une humeur (constante chez lui, il faut tout de même bien l'avouer) d'ours tiré trop tôt de son hibernation qu'il prit la route, accompagné de son tout aussi plantigrade frangin.

Arrivés à la gare, bout du monde pour les deux hirsutes, un comité d'accueil les attendait déjà, probablement, pensèrent-ils, pour les encourager face au périple cosmique et périlleux qui les attendait.

Les deux barbus s'avancèrent donc, confiants, pour recevoir les ovations méritées.

Les fans étaient étonnement tous vêtus de bleu, et tous porteur d'étranges coiffes, probablement hommage subtil à la casquette qui trône sur la gueule d'empeigne du sieur Cetro.

Ils étaient tous sans exception chaussés d'énormes godillots, du genre qui fait vach'ment mal quand ils vous marchent sur la gueule.

Ils se pressèrent aussitôt autour de leur idole, qui ne put contenir pareil enthousiasme.

Vous connaissez les fans, si on ne leur pose aucune limite...

Après un échange de mots doux et de papiers d'identité (face à toutes les falsifications dont notre société est le siège, je peux tout à fait comprendre que les fanclub veuillent vérifier l'identité réelle de la personne pour ne pas diriger leur amour inconditionnel sur un vulgaire faussaire), toutes vérifications effectuées, avec beaucoup de pudeur et de retenue, ils laissèrent donc partir leur idole vers son funeste destin.

Voilà donc nos deux embrumés ingérés par ce monstre métallique nommé TGV, serpent mécanique qui les aidera à passer les limites du monde.

Tant d'histoires courent à ce sujet, l'incertitude quant au sort qui les attend telle, qu'ils adressèrent leurs prières à un dieu auquel ils ne croient pas et ingérèrent chacun un tube de somnifères.

Il y a là un trou dans le récit, nul ne sait comment le train n'a pas sombré dans les limbes, ni comment il est parvenu à rejoindre cet ailleurs que représente Paris.

L'histoire reprend donc sur les quais brumeux (hein?) d'une gare, sur une terre inconnue.

Cetro, en courageux explorateur, véritable pionnier, posa donc son énorme panard en territoire hostile.

Un petit pas pour l'homme, mais un grand pas... dans la merde. Car oui, à peine arrivé sur ces terres inhospitalières, c'est avec un élément tout à fait familier qu'il prit contact en premier: un étron (je ne saurais dire quelle espèce animale avait laissé négligemment traîner ses humeurs intestinales, je ne suis pas biologiste).

Bien, soit, tant qu'à être dedans, autant s'y enfoncer jusqu'au cou, n'est-ce pas.

N'écoutant que leur courage (bon, pour être honnête, c'était en vérité leur estomac qui guidait leurs pas, manger revêtant une importance plus importante que leur vie même), ils s'enfoncèrent dans les méandres d'étranges galeries, boyaux peu accueillants du terrier d'un autre monstre nommé métro.

Et là, joie et émerveillement, les attendait à nouveau leur fanclub. Toujours vêtus de bleu, toujours les mêmes godasses, le même regard enjoué. Ils avaient même pensé, cette fois-ci, à se munir d'armes et de matraques, pour assurer la protection de l'ineffable Cetro, déraciné et fragile.

Tout de même, leur enthousiasme fut cette fois-ci difficile à contenir, et ce ne fut pas sans quelques contusions et vêtements déchirés, témoins de l'ardeur de l'amour proféré, que nos deux zigues s'extirpèrent de cette gangue passionnelle et fusionnelle pour se faufiler dans une rame.

Voyage rapide dans le confort absolu, avec quelques coudes leur rentrant dans l'estomac et genoux dans les parties intimes, c'est presque entier, saufs (sains, ils ne l'ont jamais vraiment été, ces deux zigomars) qu'ils émergèrent à la surface, à deux pas du salon du livre.

Bon, allez, un peu de sérieux, quoi!

L'accueil reçu au stand Thebookedition fut chaleureux et détendu. Je les en remercie, tout était très bien organisé. Un remerciement tout particulier à Emmeline, qui m'a guidé depuis le début par mail ou téléphone.

Le remise de prix fut une jolie surprise, et j'en garderai un excellent souvenir.

J'ai pu faire sur place la connaissance de personnes que je ne connaissais que par réseaux sociaux interposés, d'autres que je ne connaissais pas du tout, et c'est toujours un enrichissement personnel.

Ravi d'avoir pu enfin rencontrer Chris Simon, adorable personne. J'ai aussi fait la connaissance de Sabine Lauret avec beaucoup de plaisir.

Je regrette seulement de n'avoir pu rencontrer Catherine Lang, dont l'oeuvre littéraire est remarquable, ainsi que Azel Bury (dont j'aime beaucoup le style aussi). J'ai à un moment cherché cette dernière, mais ai vite renoncé, m'étant aperçu avec ma légendaire vivacité d'esprit que je ne savais même pas à quoi elle ressemblait.

Je félicite encore au passage Mélanie Talcott pour son prix du jury, et Edmondo Pires pour son prix des encouragements du président.

J'ai passé en leur compagnie une agréable journée, qui s'est terminée, à deux kilomètres à peine de chez moi, par un contrôle de police musclé, comme si j'étais un terroriste.

M'enfin, ai-je donc une tête de con?

 
 
 

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